Om Propos sur le bonheur
Propos sur le bonheur est un ouvrage du philosophe Alain, publié en 1925 à Nimes. La publication originale a été réalisée dans les Cahiers du Capricorne (une édition augmentée a été publiée en 1928 chez Gallimard1). C'est une anthologie thématique, qui a été composée par un tiers, avec l'assentiment de l'auteur, en rassemblant un certain nombre de propos (93, dans l'édition définitive) parus précédemment dans la presse. Elle traite du bonheur et des moyens d'accès à ce dernier.
Les Propos sont divisés en des chapitres brefs, de deux pages et demi au maximum. Ils commencent souvent ou sont maillés d'illustrations issus de la vie ou d'observations de l'auteur. En cela, les Propos sont caractéristiques du genre littéraire et philosophique des « Propos », qu'Alain a utilisé tout au long de sa vie (plus de 5 700 ont été écrits)
Extrait :
" Ce recueil me plaît. La doctrine me paraît sans reproche, quoique le problème soit divisé en petits morceaux. Dans le fait le bonheur est divisé en petits morceaux. Chaque mouvement d'humeur naît d'un événement physiologique passager ; mais nous l'étendons, nous lui donnons un sens oraculaire ; une telle suite d'humeurs fait le malheur, je dis en ceux qui n'ont pas de graves raisons d'être malheureux, car c'est ceux-là qui sont malheureux par leur faute. Les vrais malheurs, je n'en ai rien écrit ; et pourtant je crois qu'on y ajoute encore par l'humeur. Vous vous souvenez d'un mot de Gaston Malherbe du temps qu'il était sous-préfet de Morlaix : « Les fous sont des méchants » me dit-il, Que de fois j'ai eu occasion de répéter ce mot-là Et je crois que le commencement de la fo- lie est une manière irritée de prendre tout, même les choses indifférentes ; c'est une humeur de théâtre, bien composée, bien jouée, mais qui dépasse toujours le projet par une fureur d'exprimer. Cela est méchanceté par un besoin de communiquer le malheur ; et ce qui irrite alors dans le bonheur des autres, c'est qu'on les juge stupides et aveugles. Il y a du prosélytisme dans le fou, et premièrement une volonté de n'être pas guéri. "
Visa mer