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  • av Alain
    339,-

    « J'ai un terrible ennemi, me dit-il. Regarde. Partout il se montre, aussi puissant, aussi attentif, aussi vif que moi. Que me vienne la pensée qu'il me guette, et que je me dresse, je le vois debout. J'en suis à ne plus dormir ; mais lui non plus ne dort pas. Tranquille et résolu autant que moi. J'attends qu'il attaque ; mais je ne puis attendre ; je ne puis lui laisser cette avance; je lève le bras ; regarde ; il était temps ; lui lève aussi le bras. Toutes mes pensées, je croirais qu'elles naissent en lui en même temps qu'en moi. Il me craint, je le vois bien, et, comme je sais ce que c'est que craindre, je sais qu'il me hait. Tous les projets que je forme pour me défendre, il les forme ; et comme je me veux étendre, ce qui est un moyen de me garder, lui le veut aussi. Il est mon semblable, je le savais ; je le sais encore mieux depuis que nous sommes en querelle. Peut-on aimer son semblable ? Bien plutôt n'est-il pas sage de le craindre ? Ce qui est désirable à moi ne l'est-il pas à lui ? On m'a dit autrefois que c'était paix entre ceux qui pensent les mêmes choses. Mais si nos pensées sont nos désirs, et au fond nos besoins, n'est-ce pas guerre, au contraire, si l'on pense les mêmes choses. O mon frère ennemi, tu m'as appris d'amères vérités ! Encore maintenant tu me les confirmes. Par cette allure, par cette attitude, par ce geste désespéré que tu viens de faire, désespéré et en même temps menaçant, je le vois bien. Adieu, fraternité ! »Ainsi parlait l'homme en me montrant l'homme.« Mais, lui dis-je, c'est ton ombre. »

  • av Alain
    339,-

    " On a réuni ici cent Propos choisis parmi les Propos écrits de 1921 à 1936 et qui visent tous à la police de l'esprit. On y retrouvera le même ton qu'aux propos des Saisons de l'esprit et à ceux de Minerve, qu'ils complètent et pour ainsi dire achèvent. L'auteur a souvent dit, revenant de la dernière guerre, que la paix supposait en chacun des opinions profondément méditées, une vigilance à l'égard de soi-même sans aucune défaillance. Cette fin est visible dans tous ces propos-ci. On leur a conservé à dessein l'ordre chronologique, ce qui permettra au lecteur et au disciple d'apercevoir que l'auteur, qu'il s'agisse de mathématique, ou d'astronomie, ou d'un fait social, ou d'un événement de l'histoire, ou d'un problème posé par l'enseignement, éclaire pour chacun la voie de l'affranchissement de soi par soi. En ces temps rien n'est plus utile à chacun de nous. Que notre esprit s'assoupisse et s'abandonne, ouvrons le livre ; aussitôt nous y trouverons l'aiguillon qui nous remettra debout et l'esprit en éveil."

  • av Alain
    339,-

    " En 1923, la Librairie Stock publiait, dans une collection de petit format Les Contemporains, une série de Propos sur l'Esthétique écrits au cours des années 1921-1923 et extraits des Libres Propos (Journal d'Alain). Le monumental Système des Beaux Arts composé par Alain à travers les épreuves de la guerre, venait de paraître (1920) aux Éditions de la Nouvelle Revue Française. À l'opposé du Système, et par là même y introduisant, ce court recueil de 35 Propos, assemblés presque au hasard, eut la vertu fulgurante de révéler aux lecteurs les plus divers une grande et neuve Présence. Bien que d'autres oeuvres d'Alain sur le Beau et l'Art soient maintenant accessibles, nous avons voulu réimprimer tel quel pour les commençants, c'est-à dire pour tous, ce petit livre que tant de jeunes il y a un quart de siècle se passèrent de main en main, mais dont le contenu ne passera pas."

  • av Alain
    339,-

    " La pensée d'Alain ne peut se résumer en quelques mots, laissons ainsi à l'auteur le soin de définir son entreprise philosophique : 'L' immense danger et l'urgence, toujours aussi pressante, de tirer l'humanité de la barbarie proche, commandent d'aller droit au but humain. Il faut que l'enfant connaisse le pouvoir qu'il a de se gouverner et d'abord de ne point se croire ; il faut qu'il ait aussi le sentiment que ce travail sur lui-même est difficile et beau... Les vrais problèmes sont d'abord amers à goûter ; le plaisir viendra à ceux qui auront vaincu l'amertume.' Après Kant et Rousseau, Alain insiste sur la nécessité de l'éducation de chaque homme pour en faire un sujet libre et responsable de lui-même comme d'autrui."

  • av Alain
    339,-

    " En quatre-vingt-dix-neuf propos brefs et toniques, Alain nous donne les clés de l'action, souligne le rôle de la volonté, du courage, de la fidelité et de la confiance. L'ouvrage est un bréviaire optimiste résolument tourné vers le bonheur."

  • av Alain
    339,-

    " Alain écrit ses souvenirs en 1931 et précise en faire « quelques ajustements, mais sans rien changer à cette couleur des opinions » en mai 1933. Ces souvenirs présentés d¿une manière vaguement chronologique comportent peu de dates et quelques lieux seulement pourront aider à suivre le narrateur dans ses trois années de périple. On trouve néanmoins dans l¿ouvrage quelques tableaux assez bien descriptifs de ces lieux occupés par Alain et de nombreux détails techniques, restant superficiels toutefois. La période couverte s¿étale d¿octobre 1914 à octobre 1917."

  • av Alain
    339,-

    " D'ABSOLU à ZÈLE, de BEAU à VIOLENCE, de DÉSIR à PROGRÈS, de FANATISME à JUSTICE, Alain donne ici l'exemple d'une sagesse en action, moins soucieuse de prédication que de lucidité, à la recherche constante du "penser juste". Au passage, il crée un genre original, à mi-chemin de la maxime et du Propos. Ces Définitions, dont les contraintes de concision et de précision excluent aussi bien les ambiguïtés complaisantes que les bavardages dogmatiques, lui servent d'armes : il s'agit d'affronter, par le langage, les pièges du langage."

  • av Alain
    339,-

    " On a rassemblé dans ce recueil, et suivant l'ordre chronologique, la plupart des Propos, écrits de 1908 à 1935, qui touchent à la religion par quelque côté, et que l'auteur n'a pas déjà retenus, ni pour les Saisons de l'Esprit, ni pour les Propos sur l'Éducation, ni pour les Propos de Littérature, ni pour les Propos d'Esthétique. Par contre, la plupart des Propos qui furent réunis en 1924 sous le titre Propos sur le Christianisme se retrouvent dans ce recueil-ci, qui vise à remplacer ou à compléter ce premier recueil."

  • av Alain
    385,-

    " Il a paru intéressant aux éditeurs de conserver, non pas un choix des Propos écrits sur la guerre en ces vingt ans de paix armée, mais plutôt de rassembler tous ces Propos qui correspondent à une réflexion continue sur quelque aspect nouveau de guerre et paix suggéré par les évènements au cours de ces vingt ans. Cette réflexion a permis à l¿auteur de pénétrer tout à fait dans son sujet : car il ne s¿agit pas alors d¿anecdotes ; mais bien plutôt c¿est la notion de force qui est explorée et comme retournée. La doctrine de la force, si cohérente, si remarquable par ses réalisations s¿est montrée d¿année en année plus clairement, et cela ressortira d¿une publication comme celle-ci qui présente, en trois cent cinquante articles réunis en deux volumes, le double aspect de la force (...)"

  • av Alain
    339,-

    " Toute recherche doit aller du clair à l¿obscur, c¿est-à-dire de ce qui est le plus aisé à comprendre à ce qui est le moins aisé à comprendre ; et ce qui est le plus aisé à comprendre, c¿est nécessairement ce qui est le plus réfléchi et le plus raisonnable. En d¿autres termes, on ne peut expliquer quoi que ce soit qüen ramenant le confus au clair et l¿instinctif au réfléchi. Cette règle si évidente est pourtant méconnue trop souvent par ceux qui font profession de philosophie ; et particulièrement, lorsqüils traitent de la Mémoire, ils semblent chercher la difficulté, et craindre de ne pas commencer par ce qüil y a dans cette question de plus obscur et de plus difficile à expliquer, je veux dire cette forme de la Mémoire qui paraît régie par un obscur mécanisme et entièrement soustraite à l¿autorité de la Raison. Car, voulant traiter du souvenir, ils commencent par considérer le souvenir d¿une maison, ou d¿un visage, ou de quelque autre objet du même genre, comme si nous n¿avions pas de souvenirs plus précis, plus certains et mieux ordonnés que ceux-là. Et ceux pour qui la Raison n¿est qüun produit ou, si l¿on veut, un résidu des circonstances ne font, en procédant ainsi, que suivre leurs principes. Mais comment ne pas admirer l¿imprudence de ceux qui, prétendant défendre les droits de la Raison, se laissent aller à imiter leurs adversaires, et commencent par exclure toute raison de la plupart des fonctions intellectuelles ?"

  • av Alain
    339,-

    " Les idées ici proposées ne dépendent point de quelque idée supérieure d'abord posée, et ne conduisent même point à quelque notion commune qui puisse définir tous les arts en peu de mots. Au contraire je me suis attaché à marquer les différences, les séparations, les oppositions, me réglant ainsi, autant que peut faire la critique, sur les oeuvres elles-mêmes, dont chacune s'affirme si bien et n'affirme qu'elle..."

  • av Alain
    339,-

    " L'Éthique de Spinoza a toujours fasciné les esprits parce qu'elle se présente comme un parfait édifice rationnel dont chaque proposition est un élément indispensable à la totalité du système, dont chaque argument prétend à la validité et à l'objectivité d'un théorème de géométrie. Alain ne pouvait, ayant fait cours sur Descartes, éviter la pérégrination au sein de l'architecture conceptuelle de Spinoza. Cette réflexion se prolonge au-delà du livre qu'il lui a expressément consacré : en effet, dans maintes autres occasions, dans certains de ses Propos notamment (qu'on trouvera dans ce volume), Alain évoque Spinoza ; et lorsqu'il voudra rendre hommage à Jules Lagneau, c'est encore Spinoza qui sera présent dans la discussion : c'est la raison pour laquelle ce philosophe est la figure retenue pour assurer le lien thématique du recueil, ainsi considérablement augmenté."

  • av Alain
    339,-

    " Il s'agit de mettre en forme la morale universelle. Et le résultat semble d'abord négatif, vide : l'impératif catégorique, ou le devoir, est un commandement qui refuse le secours de l'habileté et de la prudence, qui vaut par soi. Mais hors de l'habileté et de la prudence (la règle du Bien, et, au fond, de l'Utile), il n'y a plus de règle. Morale purement formelle, inhumaine. Mais la commune conscience nous tient pourtant. Nul n'est honnête s'il n'est honnête pour l'honnête, pour le principe comme on dit si bien. Nul n'est sobre etc., tempérant... courageux... raisonnable même... "

  • av Alain
    385,-

    "Tous les élèves d'Alain ont gardé un souvenir ineffaçable de son enseignement. Dans les Éléments de philosophie, on retrouve le grand professeur qui a marqué tous ses disciples : ses cours constituent l'introduction à la fois la plus claire et la plus profonde aux problèmes essentiels de la philosophie.Des principes fondamentaux de la connaissance aux questions de morale, de la philosophie des sciences à la métaphysique, Alain donne une vue d'ensemble de ce qu'est la philosophie."

  • av Alain
    339,-

    "Il est encore de bon ton, en 1925, de parler de l'aveuglement des pacifistes. Le Prologue d'avant-guerre, qui ouvre ce livre, montrera dans le détail une pensée qui cherchait la paix, indiquait les moyens de garder la paix, et montrait comment la politique contraire préparait et amenait la guerre de 1914. On trouvera, dans les dernières pages de ce prologue, sur la guerre ruineuse pour tous et l'inutilité de la haine, des idées tellement vérifiées aujourd'hui par l'expérience qu'elles sont devenues lieux communs. On voudra bien se rappeler qu'en 1914, ces idées étaient des paradoxes, dangereux à soutenir (...) "

  • av Alain
    339,-

    ""Je me suis proposé de faire en sorte qu'il ne manque rien à cet ouvrage de ce qui peut donner à un étudiant le goût de la philosophie." Puissant éveilleur d'esprits, grand sophiste et admirable professeur, Alain a marqué profondément son époque et ses disciples et a laissé, à travers ses écrits, un enseignement durable où s'expriment son hostilité au pouvoir et sa méfiance à l'égard des systèmes. Ce volume dont les textes sont consacrés successivement à Platon, Aristote, Descartes, Hegel et Comte, forme un ensemble de remarquables commentaires et peut être considéré comme une vivante introduction à la philosophie."

  • av Alain
    339,-

    "Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Alain (Émile-Auguste Chartier). À l'origine composé en braille à l'intention des aveugles, ce petit livre d'histoire de la philosophie rassemble vingt-deux études sous le sous-titre général de "Portraits et doctrines de philosophes anciens et modernes". Vingt-deux "abrégés" de longueurs diverses consacrés à des maîtres penseurs et à des mouvements philosophiques qui influencèrent l'oeuvre d'Alain ou firent l'objet de ses cours: Thalès, Pythagore, Héraclite, Empédocle, Anaxagore, Socrate, Platon, Aristote, Diogène, Épicure, Cicéron, Descartes, Spinoza, Leibnitz, Hume, Kant, Comte, les Ioniens, les Éléates, les Atomistes, les Sophistes, les Stoïciens et la philosophie religieuse... Outre l'objectif initial de vulgarisation exigeante, ce volume de lecture des doctrines et de rencontre des sagesses occidentales ne se soustrait ni à la réflexion philosophique ni à l'exercice méditatif."

  • av Alain
    339,-

    " Un homme qui philosophait de la bonne manière, c'est-à-dire pour son propre salut, me vint conter un jour une vision qu'il avait eue, et qui, disait-il, lui expliquait une longue suite d'erreurs énormes, et qui sont peut-être toutes vraies. Il se trouvait donc en wagon, laissant errer ses yeux sur un paysage de collines, lorsqu'il vit sur une des pentes, et grimpant vers un village, un monstre à grosse tête, muni de puissantes ailes et qui se portait rapidement sur plusieurs paires de longues pattes ; enfin de quoi effrayer. Ce n'était qu'une mouche sur la vitre. Ce court moment de l'erreur et de la croyance l'enchanta. La vérité, disait- il, nous trompe sur nous-mêmes ; l'erreur nous instruit bien mieux. À son sens, toutes les visions de l'histoire pouvaient être comprises d'après cet exemple si simple, et par le bonheur d'avoir surpris notre connaissance en son premier état (...) "

  • av Alain
    339,-

    " Et je ne vois pas pourquoi on nous prêcherait d'obéir à la première sommation de la nécessité politique, quand l'homme navigue contre vent, par sa propre industrie, depuis tant de siècles. Sur cette mer politique, il serait bien lâche et bien au-dessous de l'homme de céder au premier flot, et d'aller d'abord comme une épave où le courant me mène, et non point où je veux aller. Encore mieux si je forme équipage avec des hommes qui vont justement où je vais. Hardi, donc, et tiens ta route."

  • av Alain
    339,-

  • av Alain
    339,-

    " Alain met au point à partir de 1906 le genre littéraire qui le caractérise, les "Propos". Ce sont de courts articles, inspirés par l'actualité et les événements de la vie de tous les jours, au style concis et aux formules frappantes, qui couvrent presque tous les domaines. Cette forme appréciée du grand public a cependant pu détourner certains critiques d'une étude approfondie de son ¿uvre philosophique. Beaucoup de "Propos" sont parus dans la revue Libres Propos (1921-1924 et 1927-1935) fondée par un disciple d'Alain, Michel Alexandre. Certains ont été publiés, dans les années trente, dans la revue hebdomadaire L'École libératrice éditée par le Syndicat national des instituteurs. Il s'inspira de Platon, Descartes, Kant et Auguste Comte ¿ mais il se réclama avant tout de Jules Lagneau, qui fut son premier professeur de philosophie, au lycée de Vanves (actuel lycée Michelet). Il n'oublia jamais, toute sa vie durant, celui qu'il appela « le seul Grand Homme que j'aie jamais connu », et dont la rencontre fut pour Alain aussi décisive que celle de Platon avec Socrate : « Parmi les attributs de Dieu, il avait la majesté. [¿] Ses yeux perçants traversaient nos c¿urs et nous nous sentions indignes. L'admiration allait d'abord à ce caractère, évidemment inflexible, inattentif aux flatteries, aux précautions, aux intrigues, comme si la justice lui était due." Le but de sa philosophie est d'apprendre à réfléchir et à penser rationnellement en évitant les préjugés. Humaniste cartésien, il est un « éveilleur d'esprit », passionné de liberté, qui ne propose pas un système ou une école philosophique mais apprend à se méfier des idées toutes faites. Pour lui, la capacité de jugement que donne la perception doit être en prise directe avec la réalité du monde et non bâtie à partir d'un système théorique. Alain perd la foi au collège sans en ressentir de crise spirituelle. Bien qu'il ne croie pas en Dieu et soit anticlérical, il respecte l'esprit de la religion. Il est même attiré par les phénomènes religieux qu'il analyse de façon très lucide. Dans Propos sur la religion et Propos sur le bonheur il fait transparaître, un peu comme chez Auguste Comte, une certaine fascination pour l'Évangile et pour le catholicisme, dont il aime la dimension universelle."

  • av Alain
    339,-

    " L'homme pense contre saison ; c'est sa gloire propre. L'hiver, au lieu de dormir, il allume sa lampe. À cette lampe il calcule et mesure le soleil absent. Au rebours, quand juillet le chauffe pour rien, il forme l'hiver en ses pensées et grelotte par raison. L'intelligence va d'idée en idée, soucieuse de n'en oublier aucune ; comme on voit que les nombres sont tous tirés de l'un, et tous les polyèdres de leur idée. C'est la loi, car justice ne peut attendre ; mais c'est une loi qui pâlit nos pensées ; c'est un jeûne, c'est un carême. Il s'agit bien de séparer l'âme et le corps, comme Descartes voulait. Maigre écriture ; anémique algèbre."

  • av Alain
    339,-

    " "Qu'est-ce qu'un Propos ? C'est d'abord un article de presse, de deux ou trois feuillets, s'adressant par définition à tout le monde, disons à tous ceux qui savent lire, et leur offrant, quel que soit son objet particulier, comme une leçon de philosophie appliquée. J'ai pratiqué parfois l'exercice. Mon admiration pour Alain, déjà grande, s'en est trouvée sensiblement augmentée. Personne avant ni après lui n'a réussi aussi souvent, ni aussi brillamment, une telle gageure élever, comme il disait, "l'entrefilet journalistique au niveau de la métaphysique". C'est le cas, spécialement, dans ces admirables Propos sur des philosophes. Le professeur inoubliable que fut Alain vient soutenir le journaliste qu'il fut aussi, l'un et l'autre indissociables du philosophe qu'il demeure. Je ne connais pas de plus belle invitation à lire les grands auteurs, à les relire, à les méditer, enfin à s'en libérer, ce qui est la fidélité vraie à ces maîtres de liberté." André Comte-Sponville. Alain (1868-1951) enseigna la philosophie dans des lycées de province puis de Paris (spécialement dans la khâgne du lycée Henri IV). Son spiritualisme laïque en fait l'un des théoriciens majeurs de l'humanisme moderne."

  • av Alain
    339,-

    " Les préjugés, rustiques ou non, ne trompent point si l'on s'en sert comme de lunettes. Peut-être y a-t-il des moments où il faut secouer la routine paysanne, ce qui est célébrer le chèque et le coupon. En d'autres temps il faut penser poulets, poireaux et camemberts. En tout temps il faut que l'animal métaphysicien soit secoué de son rêve et rendu à la doctrine contraire. Ce qui ne peut se faire dans les temples, où chacun ne trouve jamais que son idée fixe. Ce qui en revanche se fera très bien dans la cohue même, si chacun pousse sa petite voiture à idées, et invente le cri qui lui convient. C'est ce que j'essaie."

  • av Alain
    339,-

    " Quand on revient de la campagne immobile, où chaque chose semble fermée sur soi et existant pour soi, la tremblante bordure de l'eau marine signifie quelque chose. Car elle ne cesse point d'avancer et de reculer, dessinant des îles et presqu'îles, couvrant et découvrant, selon vent et marée. Toutes les choses sont en une ; toute la mer pousse et retient l'extrême et la plus petite vague, et la lune même qui s'y mire y joue autrement qu'en image, par son poids invisible. Ainsi, contemplant l'océan sans mémoire, nous voulons effacer le temps, penser tout à neuf, et agir à neuf, comme au temps des cavernes. Car le sillage n'écrit rien ; et, après la tempête, la mer est la même, et neuve toujours. Mais, au contraire, comment lire tous ces signes sur la terre, et ces signes encore au-dessous ? Ici mémoire nous tient. Ici le destin est écrit."

  • av Alain
    339,-

    " J¿ai lu bien des fois, dans Homère , le conte de Protée, aussi ancien que les hommes. Et souvent je me le répétais à moi-même, sur le rivage de la mer sans moissons, ramené sans doute par cette odeur des algues, et par ces rochers qüon dirait couchés dans le sable comme des phoques. Soutenant le conte par les choses mêmes, comme on fait toujours, mais attentif aussi, selon une règle secrète, à ne rien changer de cet étrange récit, comme si tout y était vrai sans aucune faute. J¿imaginais donc le troupeau des phoques, et les héros grecs couchés sous des peaux de phoques et remplis de l¿odeur marine. Mais Protée ne paraissait point. Je me racontais comment ils le saisirent, et comment il fit voir toutes ses ruses, devenant lion, panthère, arbre, feu, eau. Je l¿avais devant les yeux cette eau qui prend toutes couleurs et toutes formes, et n¿en garde aucune, mais qui nous dit aussi toute vérité dès que, par attention vive, nous la percevons comme elle est. Je m¿éveillai de ce conte, tenant une grande idée, mais trop riche aussi de ce monde tout changeant et tourbillonnant à l¿image de l¿eau trop parlante (...)"

  • av Rene Grousset
    339,-

  • av Walter Benjamin
    339,-

  • av Elie Faure
    339 - 555,-

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