719,-
Bagatelle, impromptu, burlesque, capriccio, invention, intermezzo..., la liste des genres musicaux relevant de l¿esthétique de la miniature est étendue. Pourtant, la multiplicité des « stratégies du bref », analysées dans cet ouvrage, peut être observée au prisme d¿une histoire plus large et jusque dans des domaines a priori inséparables de la longue durée (comme l¿opéra) ou d¿un développement improvisé (comme le jazz). Si la notion de forme brève en musique suggère d¿abord la limitation du format d¿une partition ou l¿abrègement d¿une durée d¿écoute, la brièveté doit aussi se concevoir en relation avec une exigence de concision et la recherche d¿une densité maximale de l¿expression. Fréquent objet de procès et de polémiques aux xixe et xxe siècles en raison de la permanence d¿une pensée classique de l¿entièreté et de la « grande forme » attachée à toute « grande » ¿uvre, la brièveté musicale peut aussi refléter des contingences historiques ou des considérations politiques, sociales, économiques ou technologiques. Elle s¿enrichit enfin, à l¿instar des nombreuses modalités d¿enchâssement et de mise en série des formes brèves littéraires à l¿intérieur d¿un texte, par le dialogue incessant qüelle instaure avec la longue durée dans les cycles, recueils ou albums enregistrés. Telles sont quelques-unes des questions abordées au fil des dix-huit contributions de ce volume qui s¿attache tant aux stratégies de production qüaux modalités de réception de la brièveté en musique. Construit en quatre parties respectant un plan chronologique du xve siècle à la période contemporaine, l¿ouvrage propose le croisement des regards et des stratégies analytiques et s¿intéresse tant aux miniaturistes incontestés que sont Schumann, Schönberg et Webern, qüà des compositeurs moins connus ou en devenir pour lesquels la forme brève a pu constituer, parfois plus ponctuellement, une échappatoire ou un défi lancé aux systèmes dominants.