Om AMMALATBEG
Un mot sur la façon dont l¿histoire que l¿on va lire est tombée entre mes mains. J¿étais à Derbend, la ville aux portes de fer, chez le commandant de la forteresse, où nous déjeunions. La conversation tomba sur le romancier Marlynsky, lequel n¿est autre que le Bestucheff, condamné aux mines, en Sibérie, pour la conspiration de 1825, et dont le frère fut pendu à la citadelle de Saint-Pétesbourg, avec Pestel, Mouravieff, Kalkovsky et Ryléief. Gracié de ses travaux des mines en 1827, Bestucheff avait été fait soldat et envoyé à l¿armée du Caucase. Brave et se jetant en désespéré au milieu de tous les dangers, il avait bientôt reconquis le grade d¿enseigne, et c¿est avec ce grade qüil habita pendant une année la forteresse de Derbend. On verra, dans mon Voyage au Caucase, quelle nouvelle catastrophe lui fit prendre en dégoût la vie, et comment, dans une rencontre avec les Lesghiens, il se fit tuer par eux d¿une mort aussi volontaire qüun suicide. Au nombre des papiers qüil laissa dans sa chambre, au moment de sa mort, se trouvait un manuscrit. Ce manuscrit avait été lu, depuis, par différentes personnes, et, entre autres, par la fille du commandant actuel, qui m¿en parla comme d¿une nouvelle pleine d¿intérêt. Sur sa recommandation, je la fis traduire, et, trouvant comme elle, non seulement un grand intérêt, mais encore une couleur locale très remarquable dans ce petit roman, je résolus de le publier.
Visa mer