av René Emery
269,-
... Il se laissa tomber, étendit les mains, et eut la sensation délicieuse de les plonger dans un bain de chair : sous ses doigts alanguis des seins palpitaient, des croupes se gonflaient, des jambes s'agitaient. Oui, c'était de la chair, de la chair pantelante, et nue, et frémissante. Sa bouche parsema des baisers, se perdit dans les seins, sur les lèvres ; mais cette chair coulait, fluide, entre ses doigts, avait la caressante et molle ondulation d'un océan qu'on ne peut saisir, qu'on embrasse et qui fuit.Dans sa rage irritée de prendre et de tenir une des demoiselles pour être son amant, il se désespérait, s'accrochait aux chevelures, attirait une tête, l'emprisonnait dans un baiser, cherchait à capturer un corps, à le lier ; mais d'autres seins passaient, d'autres bouches glissaient sous la sienne, pour la fuir aussitôt, déjouer son étreinte, rire de son désir, l'exaspérer encore...