Böcker av Claude Khal

CASTING POUR SOLEILS NOIRS, MASQUES ET DANSES DU SABLE Il est difficile dans ce théâtre d'actualité de décrire des personnages atypiques, symboliques, impliqués dans les variations qui voient évoluer leur trajectoire psychologique, religieuse, philosophique, politique, voire sexuelle, non hors du temps, mais au coeur de l'Histoire vécue au présent. L'ossature dialoguée de ce scénario en contrepoints met en scène leurs épreuves initiatiques à la recherche d'une existence justifiée. Si ce Casting de masques pour âmes errantes à la recherche de destins impossibles a l'ambition d'exposer un théâtre d'affrontements géo-politiques, religieux et philosophiques tragiques, cette oeuvre ne saurait en aucun cas se présenter comme faisant l'apologie de quelque terrorisme que ce soit, djihadiste ou autre nihilisme. Si certains personnages y expriment des arguments qui déroulent leur propre logique, ils sont toujours contrés par d'autres développements implacables. D'où ma prédilection, dans les ouvrages que j'ai pu écrire, pour le champ-contrechamp cinématographique et pour la ligne mélodique du CONTREPOINT. Qui est, selon Pierre Boulez, au fondement de toute écriture polyphonique, là où, sans doute, disait Paul Dukas, se trouve l'avenir. C'est bien là que s'éprouve ma préférence pour la rigueur de dialogues à deux ou trois voix, aux intervalles dissonants, voire discordants et dissolus. Cette technique de composition, tôt apprise, livre des angles de vue distincts et opposés d'une même problématique. Pour mieux comprendre l'Autre, le différent, sa pensée, ses raisons, sa volonté, ses actes, surtout si nos opinions ou nos engagements diffèrent ou s'opposent. J'ai recherché partout et sans fatigue les contrepoints des logiques manifestes et les oppositions de phase... Cette démarche de l'intelligence discursive n'est que la méthode de la thèse, antithèse, comme l'enseignaient mes bons maîtres, la synthèse étant faite par le lecteur attentif. C'est Vladimir Jankélévitch qui, dans Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, définit le mieux la nature de cette prédilection assumée: Le contrepoint lui-même a une âme, en ceci que le parallélisme de ses voix a été expressément réglé note pour note par une volonté musicienne qui fait chanter ensemble ou converser plusieurs parties mélodiques également expressives, et pourtant l'une sur l'autre brodées dans le colloque vivant de la polyphonie. À nous donc de ne pas nous laisser ensabler dans les tourments du Levant qui sont décrits ici, de nous désenvoûter des préjugés édifiants autorisés des uns et des rhétoriques antagonistes des autres et de découvrir ce que dissimulent les gestes guerrières exaltées teintées de religiosité, de métaphysique et de cruauté... La condition humaine est bien plus complexe que tout ce qui a pu être rapporté comme discours formaté. Il nous faut, dès lors, discerner et identifier, dans toutes les formes de communications déversées sur le monde, de quoi les écrits font écran. Et reconnaître pourquoi les écrans, si fascinés par l'effervescence, les cris de rage ou de désespoir et par le spectacle des destructions apocalyptiques, ne nous délivrent jamais de l'intelligence et de la mémoire de l'écrit. La trame sans muselière de l'écrit rend plus visibles et intelligibles les causes, la logique ou le cynisme des rivalités, les enjeux stratégiques, l'éruption des colères et le déchaînement des violences, les pressions déguisées et les épreuves qui renforcent les déterminations ou les dissolvent, les trajectoires individuelles ou collectives, les convictions intransigeantes ou les ralliements opportuns, les apologies démagogiques ou les aveux édulcorés, les paravents de la peur ou les engagements décisifs et la lutte des regards et des symboles... Quitte à prendre le risque de déborder le fil narratif. CK

Chaque être de nature a conscience de vivre une épopée singulière, celle d'être au monde. Moi, je me suis appropriée le réel. Je pense et j'agis de manière cohérente afin de maîtriser mon destin. Et pour que chaque jour soit pour moi comme un dimanche d'allégresse. Je suis devenue philosophe. J'ai même compris la métaphysique des pigeons... Ma dignité et ma fierté accompagnent toutes les étapes de mon existence. J'ai du répondant lorsque je suis confrontée au grimacier héroï-comique du quotidien. Ma face mobile et mon aplomb n'ovationnent jamais les gestes offensifs et les injonctions qui me fâchent. Je les endigue plutôt. Et je me carre dans mon couffin consolateur. Ma philosophie que d'aucuns nomment à juste titre papouchettienne, tient en peu de mots: elle reconnaît les rôles et distingue entre les déguisements, les postures et les impostures. J'évalue immédiatement, de loin, sans même recourir à la bienséance des courbettes et aux mondanités canines habituelles, la finesse de l'allure de certains de mes congénaires, les belles musculatures, le potentiel d'intelligence et d'humour, l'un n'allant jamais sans l'autre. Ces citations sont extraites du livre auto-biographique: LES AVENTURES DE PAPOUCHETTE, accompagné des photos d'un Jack Russel philosophe.C'est une expérience unique qui laisse la parole au chien.Ellipso Seewen

Claude Khal: Métaphysique des Pigeons Après le succès inattendu de son précédent livre Les Aventures de Papouchette, autobiographie d'un Jack Russel, Claude Khal poursuit sa veine de romancier fabuliste en mettant en scène avec humour et malice, dans un style fluide imagé, différentes espèces de Pigeons. S'en dégagent quelques fortes personnalités, objets de fantasmes ou relais pour cadrer les débats. Ils tiennent les rênes de cette fiction et modèlent nos représentations: Deux héroïnes ni simplettes ni bucoliques, l'ingénue Paloma, brindille délicate et vibrante au charme vénéneux, Cristalline Bella et son panache mondain, menacées toutes deux par les Gros-Becs masqués. Le Colombar Maïtsou, arriviste érudit, et la philosophe sans oeillères Nicobar à camail, compagons de leur fraternité columbidée secrète. Ils rêvent tous deux de sanctuariser la verticalité de la Nature. Le Colombin Arlequin, des jardins du MIT, et les Pigeons Migrateurs, plus provoquants, ne connaissent pas le narcissisme du tapis rouge pour réenchanter, sans complaisance, un monde désacralisé...Claude Khal décrit les 25 jours du Premier Congrès mondial oecuménique panculumbien sur une belle île corallienne. Ce Concile mobilise ainsi nos réflexions sur des querelles rarement ou mal abordées et sous-médiatisées. La Table d'orientation nous emmène en explorer les dialogues galvanisés sur leur lancée pendulaire, leurs lignes de faille et l'engrenage des rébellions.3ème jour - La querelle de la Présidence du Congrès.4ème jour - La querelle des territoires.5ème jour - La querelle de la monogamie.6ème jour - La querelle des pratiques magiques.7ème jour - La querelle des routes de migration.8ème jour - La querelle de la chasse aux Pigeons.9ème jour - La querelle des perchoirs.10ème jour - La querelle des courses les jours fériés.11ème jour - La querelle des Mouettes, des Goélands et des Albatros.12ème jour - La querelle de l'Esprit-Saint.13ème jour - La querelle du sexe des Ultrarchanges et des Colombanges.14ème jour - La querelle des plumages et des IA algorithmiques.15ème jour - La querelle des vocalises.16ème jour - La querelle des champs magnétiques.17ème jour - La querelle des communications mimétiques.18ème jour - La querelle des hiérarchies.19ème jour - La querelle de l'idolâtrie des totems.20ème jour - La querelle des questions métaphysiques et des universaux.21ème jour - La querelle des suprématismes métaphysiques.22ème jour - La querelle des technologies barbares.23ème jour - La querelle des Saints magiciens.24ème jour - La querelle des Anciens et des Modernes.25ème jour - La querelle des scénarii.Tous les dialogues de cette oeuvre singulière réorientent notre regard sur nous-mêmes, nos moulins à vent, et sur l'immuable peuple des Pigeons.Ellipso Seewen (juin 2023)